L’illusoire précision de la mesure de la performance sportive

Toute mesure est entachée d'incertitude

Toute mesure est entachée d’incertitude

 

La Parole du Maître

grace a mes calculs, j’ai pu calculer que les calculs etaient aproximatifs. mes calculs sont donc juste.

 

Exégèse

Cette phrase un peu mystérieuse a suscité bien des émois au sein de la communauté sportive, au point que des ignorants et des sots ont pu moquer ces propos, dont ils n’ont pu saisir la subtilité et le sens profond.

De fait, l’art de la métrologie est complexe, et le plus grand soin doit être accordé à la mesure de l’inévitable incertitude affectant tout résultat quantitatif. Le plus souvent, seuls des calculs savants permettent d’évaluer cette incertitude, et c’est le sens qu’il faut donner à « grace a mes calculs, j’ai pu calculer que les calculs etaient aproximatifs ».

Par ailleurs, il est évident que la reconnaissance et la mesure de l’incertitude qui inéluctablement entache toute mesure physique est la condition sine qua non de sa valeur de vérité, et que plus l’incertitude d’une mesure est reconnue et assumée comme étant importante, plus la probabilité de son exactitude est élevée: il est plus probable que la valeur réelle d’une mesure tombe dans une plage large que sur un chiffre précis. De fait, le chemin de la sagesse commence par avoir l’humilité scientifique de reconnaitre l’inaptitude fondamentale de l’Homme à appréhender la Vérité Absolue, domaine exclusif du Divin, et par conséquent de savoir reconnaître, et mieux, évaluer, l’incertitude affectant nécessairement toute mesure humaine.

La sagesse du Maître se révèle alors dans toute sa profondeur et sa puissance aux yeux respectueux et admiratifs du sportif qui cherche à mesurer sa performance et ses progrès. Le Maître montre la voie à suivre, en refusant la facilité d’une précision illusoire. Grâce a ses calculs, le Maître a pu calculer que ses calculs (en vérité, tout calcul) étaient approximatifs – et seule l’humble reconnaissance de cette inéluctable incertitude leur permet d’être justes.

Poule vs. pull: pour une pratique triathlétique libre et décomplexée

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La poule plutôt que le pull: pour une pratique libre et décomplexée du triathlon

 

La parole du Maître

‘est le sac vert au fond

En fait si on regarde de pres, je vois pas comment on pourrais mieux disposer le velo et le materiel.

pour la poule , elle a tout de suite reperé l’endroit sur pour faire un coco. je pense que lon ferais mieux de faire confiance a linstinct annomal pour juger des bonnes protections mise en oeuvre pour le transport du velo , un bon nid bien douillet en somme. jai ete obligé de la chasser !

si c’est une poule qui pond. seulement elle a fait son coco le matin, je pense que la, elle venait juste en reperage.

nous avons evoqué le transport du velo qui est notament composé dune coque en carbone, la cocotte , specialisé dans les cocos, a tout de suite remarqué, le haut niveau de protection de la coque en carbone de mon velo. si elle le pense, on peu lui faire confiance.

 

Exégèse

La publication par le Maître de la photo de son garage (voir ci-dessus) a suscité bien des commentaires – et de lourds questionnements.

Car enfin, n’est-il pas entendu qu’un athlète de haut niveau, double Ironman finisher, se doit de prendre un soin méticuleux de son matériel, et de ranger avec une attention maniaque les outils par lesquels il bâtira sa performance: son vélo de Contre La Montre, ses chaussures, son matériel de natation….?

La photo publiée par le Maître vient remettre en question ce préjugé, et nous invite à nous interroger sur l’importance relative que doivent prendre les objets et les êtres dans notre existence. Car de fait, cette image nous interpelle: au fond, n’y a-t-il pas parfois un certain surinvestissement financier et émotionnel dans le matériel et les soins qu’on lui apporte au sein de la communauté triathlétique? Combien de fois avons-nous entendu ces reproches d’être chers, qui nous accusaient de prendre plus soin de nos vélos que de nos conjoints ou enfants?

Par le simple truchement d’une photo de son garage, le Maître nous rappelle judicieusement qu’il convient certes de traiter le matériel avec respect, en le posant délicatement, mais qu’il est inutile de succomber à une maniaquerie excessive: le temps passé à parfaitement ranger et nettoyer son vélo ou ses chaussures (et son garage…) pourra utilement être mis à profit pour servir des objectifs plus nobles, tel que la sauvegarde de notre planète ou l’entretien du lien social.

Ainsi, par cette simple image, le Maître plaide vigoureusement en faveur d’une pratique décomplexée du triathlon, réfutant les clichés, abrogeant sans appel l’image du triathlète égoïste, obsédé par son matériel et maniaque du rangement et de son vélo, au profit de l’image de l’honnête homme, dégagé des contingences matérielles, et sensibles aux aspirations les plus nobles.

Mais évidemment, la portée symbolique de cette image ne s’arrête pas là. La question fondamentale – et même cruciale – soulevée par ce document concerne la présence de La Poule. Certes, l’esprit faible n’y verra qu’un signe supplémentaire de désordre, mais le sage ne peut évidemment pas s’arrêter à cette interprétation plus que sommaire.

Car de même que certains, en contemplant une oeuvre de Marcel Duchamp, n’y voient qu’un urinoir, de même, les plus avisés y voient beaucoup plus, car ils savent que tout est dans le regard posé et la symbolique sous-jacente. Quel est donc ce message que le Maître nous envoie? La poule est-elle une réminiscence lacanienne du pull, objet fétiche du triathlète en piscine? Par sa simple présence, en tant que substitut symbolique du pull, elle complèterait alors parfaitement, avec le magnifique vélo de contre la montre (modèle Felt B12) et la chaussure de running, la trinité divine du triathlon: swim,  bike & run.

Ou bien sa signification est-elle encore plus profonde? D’après le Maître, la poule pond. Elle nous donne ainsi l’image d’une poule pondeuse libre et heureuse, se promenant où bon lui semble, tout à l’opposé de la vaste majorité de ses consoeurs élevées dans l’univers sordide et concentrationnaire des batteries d’élevage. Là encore, on peut y voir une métaphore de la liberté. Le Maître nous démontre ici que certains êtres d’exception ne trouvent pas leur bonheur dans la servilité vis à vis de l’opinion majoritaire, et dans le suivi aveugle de consignes aussi traditionnelles qu’arbitraires. Ils trouvent leur bonheur dans l’indépendance d’esprit, l’exercice de leur libre arbitre, dans la liberté, cette liberté qui leur permet de tracer leur route, indépendamment des modes et des interventions malveillantes, des contraintes matérielles et des difficultés, insensibles à l’échec, animés par la beauté de leur rêve, la grandeur de leur ambition, leur génie scientifique et créatif… Jamais ils ne se laisseront abattre par les rabat-joies et les pisse-froid que cette liberté agace, tant elle leur est étrangère et inaccessible, et qui voudraient acrimonieusement les rabaisser au rang subalterne et au triste sort qui est le leur, celui d’exécutant servile tout juste bons à entrer dans un moule déjà coulé, violant leur corps pour poursuivre des objectifs sportifs ou financiers purement matériels, en une course sans fin ni finalité morale ou sociale.

Selon Lautréamont, la littérature est « la rencontre fortuite d’une parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection ». En postant la photo de son garage, peut-être le Maître veut-il nous signifier que de même, l’essence du triathlon est dans la rencontre fortuite du Felt, des runnings et de La Poule, symbole d’une pratique décomplexée, libre et heureuse.

 

Pétrole, solaire, énergie nucléaire et moteur à azote: l’avenir énergétique de l’humanité

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La Parole du Maître

quand on petrolier il on deja ete obligé de divisé le prix du baril par 2 affin de retarder lecheance.

 

Exégèse

Toujours soucieux du bien-être de notre Société, le Maître aborde ici le problème capital de la baisse des cours du pétrole et de son impact sur notre avenir énergétique et environnemental.

On ne peut que souscrire au constat établi par le Maître: le prix du pétrole a été divisé par 2 à cause des pétroliers. Et ceci retarde considérablement l’échéance de la transition énergétique.

Plus précisément, il est généralement admis que si les prix ont été divisés par 2, c’est à cause de deux facteurs essentiels:

  • le ralentissement du développement économique: stagnation des économies en Europe et ralentissement de la croissance en Asie
  • la volonté de l’Arabie Saoudite de casser les reins de ses 2 grands rivaux:
        – le rival politique que constitue l’Iran chiite face au royaume sunnite, au Moyen Orient et dans le monde musulman
        – le rival économique que constituent les USA, qui en quelques années sont devenus une très grande puissance dans le domaine des hydrocarbures grâce à l’exploitation du gaz et du pétrole de schistes

A court terme, cette volonté saoudienne de casser les prix du pétrole handicape donc avant tout l’Iran et les USA, mais elle fait au passage de nombreuses victimes collatérales:

  1. la Russie dont les exportations pétrolières se sont effondrées alors même qu’elle souffrait des sanctions occidentales relatives à la situation ukrainienne
  2. les majors occidentales
  3. les énergies renouvelables
  4. le nucléaire

Les majors occidentales

Les compagnies pétrolières occidentales (les majors) se sont progressivement fait nationaliser, ou chasser de tous les grands champs facilement exploitables par les Etats sur lesquels ils se situaient. Aujourd’hui, l’essentiel des réserves est donc possédé et exploité par des compagnies pétrolières nationales (possédées par des Etats): Aramaco, de loin le n°1 mondial, Gazprom, NIOC, Kuwait Petrol Corporation, Pemex… Les 3 plus gros producteurs de pétrole/gaz mondiaux sont Aramco, Gazprom et NIOC, et certainement pas les Shell, Total…

Les pétroliers qui ont divisé par 2 le prix du pétrole ne sont donc pas ceux auxquels on pense traditionnellement en France, les majors (ExxonMobil, Chevron, BP, Shell, Total…), mais les compagnies pétrolières nationales, dominées par les Etats, qui ont complètement pris la main sur l’essentiel des réserves mondiales et qui aujourd’hui fixent les cours comme elles veulent et les manipulent à des fins politiques.

Les majors voient leur production régulièrement décliner depuis 7 ou 8 ans – même si cela était auparavant masqué au niveau de leur chiffre d’affaire par la hausse des cours. La production de Total a diminué de 20% en 4 ans. Et le cours de leurs actions suit cette pente.

Certes, les ressources naturelles pétrolières sont quasi-illimitées. Par contre, leur coût d’exploitation est très variable. Plus le prix du pétrole est élevé, plus les réserves économiquement exploitables sont élevées, mais plus il est bas, plus les réserves exploitables sont restreintes. L’Arabie Saoudite a un avantage majeur: ses réserves sont exploitables au coût le plus bas (environ 5-10$ par baril) tandis que le prix du revient du pétrole de schiste ou des plates-formes off-shore profondes est plutôt autour de 60$. A 60$ le baril, les Saoudiens vivent très confortablement tandis que les majors occidentales tirent la langue.

La pertinence des majors dépendait essentiellement de leur capacité technologique à extraire le pétrole sur des gisements complexes (off-shore, régions polaires, grandes profondeurs, pétrole de schiste…). La baisse des cours rend souvent cette exploitation non rentable, et les compagnies sont prises à la gorge. Aujourd’hui elles réduisent drastiquement leurs investissements en exploration-production, et se diversifient massivement dans les énergies renouvelables, dont elles sont devenues les plus fervents supporters et surtout les plus gros financiers : Shell dans l’éolien, le solaire, l’hydrogène, Chevron dans la géothermie, Total dans le solaire (cf. projet Shams)…. Ne pas croire qu’elles forment des lobbys pour tuer l’innovation: c’est au contraire vers elles qu’il faut se tourner pour financer des projets innovants dans le domaine des énergies renouvelables. C’est elles qui ont à la fois les moyens et la nécessité de réussir la transition énergétique.

Les énergies renouvelables

Aujourd’hui, les énergies renouvelables sont donc essentiellement portées par les majors pétrolières.

Cependant, la plupart de ces investissements se sont montrés très décevants. Outrageusement avantagé d’un point de vue fiscal, le solaire photovoltaïque a connu une énorme bulle spéculative, qui a fini par exploser quand la réalité technologique et économique a repris le dessus, faisant au passage des victimes collatérales tel que Eric. Quoique l’on dise, il n’y a en 2015 pas de rationalité à investir dans ce type d’énergie. D’autant que cette filière n’est pas du tout la source d’emplois que l’on espérait: en quelques années les fabricants chinois de panneaux solaires à bas prix ont complètement balayé les fabricants européens.

L’exploitation de la biomasse et des bio-carburants a vite montré ses limites, et aujourd’hui les plus fervents opposants des bio-carburants sont les écologistes. Non sans raison: leur compétitivité économique provient essentiellement du fait qu’ils ne sont pas massivement surtaxés comme les carburants traditionnels (les 2/3 du prix de l’essence sont des taxes), ce qui prive l’Etat de ressources fiscales, et la mobilisation de vastes surfaces cultivables pour produire du carburant plutôt que pour nourrir des hommes est pour le moins problématique.

L’éolien présente un profil technique et économique plus intéressant, mais n’est pas sans inconvénient :

  • la volatilité de sa production reste très problématique et difficile à gérer
  • le raffinage des terres rares nécessaires à sa construction a un fort impact écologique négatif
  • à cause des fondations, il faut beaucoup plus de béton et d’acier par MW produit par l’éolien que pour tout autre type de centrale (y compris nucléaire), d’où une empreinte carbone indirecte forte
  • et surtout, son impact sur nos paysages est assez désastreux : pour assurer un rendement énergétique minimum, on est obligé de sombrer dans le gigantisme. Les dernières générations d’éoliennes – au-delà de 6MW – font plus de 150m de haut.

Le nucléaire

Le Maître fait encore preuve de clairvoyance en prédisant la fin du nucléaire.

Objectivement, le nucléaire est l’énergie idéale:

  • abondante: l’uranium est abondant, globalement bien distribué sur la planète (provenant de pays stables: Canada, Australie… pas besoin d’envoyer Koko faire la guerre pour sécuriser l’approvisionnement), et surtout, son coût est négligeable (10%) dans le prix de revient du kWh. Ce qui coûte cher dans le nucléaire, c’est la construction de la centrale et son démantèlement (investissement initial et final), mais pas son fonctionnement (combustible, exploitation). Les coûts sont dans la sécurité, l’ingénierie, pas le combustible.
  • propre: parmi les plus bas taux d’émission de GES par kWh produit – et le pb des déchets est un faux pb : compte tenu de leur volume extrêmement réduit, leur gestion ne présente pas de problème majeur
  • sûre: malgré le déferlement médiatique sur Fukushima, beaucoup moins de morts par kWh que la plupart des autres formes d’énergie, et notamment le charbon, qu’il remplace, et qui tue dans le silence des medias des centaines de mineurs
  • riche en emplois non délocalisables et hautement qualifiés

Cependant, le modèle nucléaire est honni du capitalisme: du fait de l’explosion des exigences de sécurité, il exige un investissement initial très important (des milliards), avec un retour sur investissement étalé sur des dizaines d’année. Aucun fond d’investissement ou entreprise privée n’est aujourd’hui prêt à investir pour un retour aussi long.

En vérité, seuls des Etats souverains ont la capacité d’investir sur un aussi long terme.

Pour que le nucléaire puisse s’imposer, il faudrait donc que la Société soit à la fois très étatiste (c’est à dire encline à donner à la puissance publique la responsabilité de l’approvisionnement énergétique du pays) et riche (pour avoir les milliards à investir).

Or toutes les sociétés étatistes socialisantes, telles que feue la RDA, Cuba, la France… sont tombées dans le déclin et la décrépitude économique, face au dynamisme des sociétés purement capitalistes, s’appuyant sur l’initiative privée (typiquement: USA) pour leurs grands projets industriels (en dehors de toute considération politique, la France est objectivement bien plus étatiste que tous ces pays. Avec 57% de son PNB consacré à la dépense publique, elle arrive au 5° rang mondial après la République Démocratique du Congo, le Kiribati, l’Iraq, le Lesotho et le Danemark – ceci du fait aussi bien de la droite que de la gauche, unis sur ce point).

En conséquence, le nucléaire est condamné: soit on est dans un pays capitaliste (comme les USA), et l’investissement nucléaire est à beaucoup trop long terme pour intéresser le secteur privé, soit on est dans une économie administrée (comme en France) et l’Etat en faillite n’a plus les moyens d’investir.

Du coup, Areva (bel exemple d’économie administrée à la française) est en détresse: ils vont prochainement annoncer des pertes record, et leurs investissements massifs dans les énergies renouvelables se sont révélés désastreux, pour les raisons évoquées plus haut (abandon du solaire à concentration, pertes massives dans l’éolien et les bio-énergies…). Bref, ils sont condamnés à disparaître ou se réinventer: toutes ces entreprises doivent s’auto-cannibaliser si elles ne veulent pas que d’autres le fassent rapidement à leur place.

Seules exceptions et lueur d’espoir pour le nucléaire: la Chine et les monarchies pétrolières, qui ont encore des Etats forts, actifs économiquement, et qui ont les moyens d’investir – mais c’est pas ça qui va résoudre les problèmes énergétiques de notre pays.

Et l’avenir dans tout ça?

L’avenir n’est pas complètement clair, mais on ne peut que rejoindre le Maître pour dire que ces prix bas du pétrole ne dureront pas longtemps. Tous les contre-chocs pétroliers (1985, 1997, 2008) ont été suivis d’une remontée durable des cours dans les 2-3 ans qui suivent.

Les formes alternatives d’énergie reviendront donc au goût du jour.

Les premiers bénéficiaires seront les pétroles et gaz de schistes, qui reprendront leur forte expansion, et qui, grâce aux progrès technologiques de la fracturation hydraulique, deviennent de plus en plus économiques à exploiter tout en respectant l’environnement (forages respectant l’intégrité de la nappe phréatique).

Le second bénéficiaire sera hélas le charbon, de loin la source d’énergie la plus néfaste pour l’environnement et la plus dangereuse pour l’homme.

Le solaire est pour l’instant mort, mais l’éolien a un bel avenir, si on accepte la défiguration des paysages.

A plus long terme, la vision du Maître est tout à fait dans l’air du temps, celui de l’économie de la multitude (au sens de Colin et Verdier).

Même si on a encore du mal à lui trouver un modèle économique robuste, on imagine alors une production complètement décentralisée, un réseau complètement symétrique, ou chaque nœud, chaque citoyen, chaque entreprise, peut être producteur, consommateur ou stockeur d’énergie, en fonction de ses capacités du moment, tant en matière de consommation (chauffage, éclairage, énergie, mobilité…) que de production (éoliennes urbaines, photovoltaïque, biomasse…) ou de stockage (hydrogène, batteries… azote liquide).

Le tout est relié par un réseau de transport et de distribution extrêmement flexible, intelligent et automatisé, le Smart Grid, dont la régulation et l’optimum économique s’appuie sur un marché fluide, adaptatif et dynamique de l’énergie. En fonction du jour, de l’heure, de l’endroit, de l’offre et de la demande, un prix de marché s’établit qui encourage chacun à stocker, à produire ou à consommer de l’énergie selon sa capacité et ses besoins. Ainsi, la mutualisation des capacités de production à une échelle européenne, leur multiplication infinie et la diversité de leurs modalités permet de gommer l’impact de leur volatilité locale, et d’adapter finement la demande aux conditions économiques et environnementales à l’instant t. Par exemple, quand il y a du vent en Belgique mais pas en France, les ménages belges exportent de l’énergie vers les ménages français, et inversement. Ou encore, quand il n’y a pas de vent dans toute l’Europe, le prix de l’électricité augmente mécaniquement, et les filières industrielles les plus gourmandes en énergie réduisent automatiquement leur production pour diminuer leur prix de revient. Dernier exemple: quand il y a du soleil, mon voisin me revend l’électricité de ses panneaux photovoltaïques pour recharger ma voiture à azote, et quand il y a du vent, je lui revends de l’électricité produite par ma micro-éolienne pour qu’il se chauffe avec sa pompe à chaleur, le tout optimisé et ajusté localement, minimisant ainsi la déperdition énergétique due au transport longue distance.

Ainsi, au milieu d’un paysage énergétique mondial un peu déprimant, le Maître, par l’ambition audacieuse de ses inventions, est peut-être le précurseur visionnaire de notre avenir énergétique…

 

Fréquence de pédalage optimale: halte aux cadences infernales!

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Les secrets de la Puissance du Maître dévoilés

 

 

La Parole du Maître

je te repete qua 50 tour minute et 300 watt je force pas je pense qua 50 tour je dois pouvoir monter a 600 watt . cest vraiment des details tout ca.

 

Exégèse

La cadence de pédalage du Maître est un sujet d’étonnement constant pour de nombreux athlètes.

Invariablement, les relevés d’entraînement postés voient figurer une cadence de pédalage moyenne considérée comme très basse, entre 50 et 70 RPM (54 dans le relevé figurant en tête de cet article), suscitant de nombreuses interrogations.

L’utilisation d’un impressionnant plateau de 56 ne peut qu’évidemment favoriser ce type de cadence, beaucoup plus lente que ce qui est généralement conseillé dans les milieux cycliste et triathlétiques.

De tout temps, le cyclisme a opposé ceux qui pédalent en force (Jan Ullrich) à ceux qui moulinent en vélocité (Lance Armstrong), mais depuis un bon nombre d’années, la tendance est nettement à privilégier une fréquence relativement élevée (90-100 RPM), plutôt qu’un pédalage en force. L’équation fondamentale reste puissance = force x vélocité, et la tendance actuelle est nettement à privilégier le facteur vélocité plutôt que le facteur force pour améliorer la puissance.

Aussi, la plupart des entraîneurs et des magazines sportifs recommandent consciencieusement une vélocité élevée, supérieure à 90 RPM, que l’on est supposé travailler à l’entraînement (travail en hyper vélocité, conseil de rester sur le petit plateau en hiver…). Un exemple typique des recommandations en vigueur:

http://www.cyclesud.fr/chroniques/cadence.html

Cependant, la pratique du Maître nous interpelle. N’y a-t-il pas quelque raison fondamentale à le voir ainsi adopter spontanément une fréquence aussi basse? N’est-il pas une fois de plus dans le vrai en prenant le contrepied résolu des préjugés du peloton?

De fait, si on creuse un peu le sujet, on s’aperçoit qu’une telle approche est loin de manquer de pertinence. Car ce qui est valable pour des cyclistes purs ne l’est pas forcément pour des triathlètes visant des efforts longs, comme les 180km de la partie vélo d’un Ironman.

Un grand nombre d’études scientifiques ont été réalisées pour évaluer la cadence de pédalage la plus économique, et toutes convergent pour dire que la cadence la plus économique est bien plus basse que celle adoptée spontanément par nombre de cyclistes:

  • Pour une puissance donnée, la fréquence la plus économique en consommation d’oxygène est à 60 RPM, et l’efficacité diminue à mesure que la fréquence augmente:
    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10541922

L’intérêt des cadences basses, semble assez lié au recrutement des fibres musculaires. En gros, pour des forces faibles, on recrute des fibres de type I (fibres rouge), et pour des forces élevées, des fibres de type II (fibre blanche). Pour les détails, voir: http://ericd-training-concept.graphz.fr … s-volants/

Les fibres rouges sont bien plus efficaces pour les efforts de longue durée: on a donc intérêt à maximiser leur utilisation en pédalant, et à minimiser le recrutement des fibres blanches. Pour ceci, on a intérêt, pour une puissance donnée, à mouliner vite, car plus on mouline vite, moins la force à exercer sur la pédale est faible, et moins on recrute de fibre blanches.

Mais par ailleurs, on a 2 types de forces à exercer lorsque l’on pédale: la force que l’on doit appliquer sur la pédale pour faire avancer le vélo, mais aussi la force qu’il faut exercer pour faire bouger la masse de ses jambes (force à exercer pour « pédaler dans le vide »). Or la force à appliquer pour faire bouger ses jambes, force « inutile » puisqu’elle ne contribue en rien à la propulsion, augmente de façon polynomiale avec la cadence de pédalage!

Donc en fait, la cadence optimale est obtenue en pédalant à la fréquence la plus basse possible, mais en restant à un niveau de force suffisamment faible pour recruter essentiellement des fibres rouges. Ceci explique pourquoi plus la puissance exercée est élevée, plus la cadence optimale est élevée: un cycliste pro qui fait un CLM à près de 50km/h va exercer plus de 400W. S’il veut rester sur une filière métabolique fibre rouge, il va devoir pédaler à plus de 100 RPM pour que la force à appliquer reste raisonnable, et ainsi minimiser le recrutement des fibres blanches anaérobiques et productrices d’acide lactique.

Par contre, le triathlète moyen qui fait son Ironman à moins de 200W de NP peut très bien pédaler à 70 RPM tout en restant en filière fibre rouge, car la force à exercer pour produire 200W à 70 RPM reste raisonnable. Il va ainsi minimiser l’énergie consacrée au simple pédalage, diminuer sa fatigue et être dans les meilleures condition pour courir derrière.

Autrement dit, il ne sert à rien de vouloir imiter la cadence des pros: si on produit 2 fois moins de puissance qu’un pro, il vaut mieux réduire de 30% sa cadence et de 30% sa fréquence (ce qui a pour effet de produire de 70% * 70% = 49% de la puissance) plutôt que de conserver 100% de la cadence et de réduire de 50% la force exercée.

La cadence optimale précise sera dictée par sa propre répartition fibre rouges / blanches, et par ses seuils de force pour passer des unes au autres.

Chacun a sa puissance optimale, et plus la puissance produite est importante, plus la fréquence optimale d’un individu donné a des chances d’être élevée, mais il est complètement contre-productif d’obliger l’amateur lambda de tourner à 90 RPM s’il se sent mieux à 70, surtout sur de longues distances

Encore une fois, le Maître nous montre la voie de la sagesse en refusant de s’engager dans une course à la fréquence complètement improductive et au final nuisible à la performance.

 

Powermachin ou taboulé-box? Stratégie d’alimentation et d’hydratation sur Ironman

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Taboulé-box (© Eric D)

 

 

La Parole du Maître

les ravitaillements proposé semble léger, que des bananes et du powermachin. je pense que je vais me preparer 2 sandwicth jambon fromage crudité que je recupererais en haut du col et que je ferais quelques colations avec les ravitaillement proposé.

je pense de toute facon que je vais me faire plutot 1 kilo de taboulé et que j’eenmenerais des gateau sec sallé en attendant le repas du midi. je prendrais les poxers en dessert. l’orsque l’on absorbe des sucres rapides en fin de repas , ils se trouvent mélangé et le temps d’aborption est augmenté. donc au debut je priviligierais les sucres lents, proteines, repas solide il n’y aque sur la fin que je prendrais peu etre des trucs plus sucrés. orange pommes , bananes, raisains sec. mais il n’y en a pas a nice sur le marathon ?

nan, en fait je pense que je vais bricoller un bac que je vais instaler sous les 2 prolongateurs et qui me permetra d’y loger mes victuailles. je pense qu’avec une grosse cuillere en plastique je peux manger tranquile, une cuillere a la main l’autre sur le prolongateur.

la seul chose qui tienne dans la boite a taboulé ce sont les bouteilles d’eau de 50, ou les bidons , soit 2 bidon de 50 cl , tu les a sous les yeux . cout du systeme complet : boite plastique 4 euro 50, rilsan 1,2 euros .encore une invention inutil le tabolué est ejecté.

 

Exégèse

Le Maître aborde ici le sujet ô combien important et controversé de la stratégie d’alimentation et d’hydratation sur une épreuve de longue distance telle que l’Ironman.

Car s’il est clair que sur des épreuves d’une durée inférieure à 1 ou 2 heures, ce sujet peut être à peu près ignoré, sur une épreuve de plus de 10h, il va au contraire constituer un élément déterminant de la performance.

L’approche du Maître a suscité bien des émois dans la communauté triathlétique.

De fait, l’approche dominante se veut hyper-technologique, avec l’utilisation massive de boissons énergétiques et de gels divers scientifiquement et massivement dosés en substances supposées doper la performance: dextrose, maltodextrine, sirop de glucose, phosphate tricalcique, chlorures de sodium et de magnésium, gluconates de potassium et de calcium, vitamines C, B1, B6, caféïne… voir par exemple http://www.overstims.com, ou http://www.powerbar.co.uk pour les Powermachins.

L’idée générale derrière tout ça est que:

1) il faut se forcer à boire tout au long de l’épreuve car on lit partout qu’une « perte de 2% de la masse hydrique fait chuter la performance de 20% » (voir par exemple http://prevost.pascal.free.fr/pratique/eau/eau3.htm, ou votre revue sportive préférée, ex: Cyclocoach août 2013, P81)

2) on n’a jamais trop d’énergie, donc mieux vaut trop de calories/gels/sucres divers que pas assez

3) que la digestion est un processus coûteux énergétiquement, et qu’il faut donc à tout prix éviter de manger du solide, et privilégier des substances (liquides ou gels) ne nécessitant pas de digestion.

Belles théories que tout cela – mais qui malheureusement ne marchent pas. Et c’est un spectacle toujours navrant que de voir chaque mois de Juin des athlètes ayant suivi tous ces préceptes en train de vomir leurs tripes à Nice.

C’est qu’en fait, les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît, et une fois encore, les dernières recherches donnent raison à Eric dans son approche.

Regardons par exemple ce que nous dit le Dr Allen Lim, qui conseille les équipes professionnelles les plus prestigieuses sur les Grands Tours:

http://www.trimes.org/2013/04/22/trimes-digs-allen-lim-the-education-of-a-simpleworking-race-nutrition/

Il est stupéfiant de constater l’intuition impressionnante de clairvoyance du Maître.

Car ce que dit l’article, c’est exactement ce que dit Eric: ne pas faire confiance au Powermachin, un sandwich jambon fromage (ou un taboulé!) et une boisson feront parfaitement l’affaire.

Ce que dit A. Lim, c’est qu’il ne faut surtout pas « boire ses calories »: il faut boire pour s’hydrater, et manger de la vraie nourriture pour renouveler ses calories. L’homme est fait pour manger du solide (des lipides, des protéines – de la viande!) au moins une fois dans la journée, et on ne change pas comme ça impunément un régime qui marche depuis des millénaires.

Il est donc recommandé de dissocier la problématique des calories (à manger sous forme solide) de la problématique de l’hydratation et du sodium (à boire) – ce qui est contraire à la tradition sur Ironman (qui est de boire ses calories). Souvent, les athlètes ont peur de manquer d’énergie, de manquer de calories (d’où le fait qu’ils n’arrêtent pas d’engouffrer des gels, des barres et des boissons énergétiques), alors que la consommation de calories est finalement relativement faible, et que l’on a de bonnes réserves. Il va aussi contre l’idée généralement admise qu’il ne faut pas solliciter l’estomac pour la digestion: la digestion est un processus naturel, et qui a l’avantage de dispenser l’énergie au fil de l’eau, en tant que de besoin.

Les vendeurs de Powermachin n’arrêtent pas de nous inonder de publicités pour leurs gels, mais l’estomac de l’homme a toujours été conçu pour digérer, et la digestion est un merveilleux moyen de libérer l’énergie au fil de l’eau, au lieu d’arriver subitement en masse avec un gel ou une boisson, sans contrôle du système digestif – ce qui cause les troubles gastro-intestinaux aux athlètes dont nous avions parlé plus haut. Ce fait est connu de longue date des cyclistes, qui aiment à s’avaler un petit sandwich après un col, mais il est trop souvent oublié des triathlètes modernes, qui veulent à tout prix faire mieux que la nature dans leur quête effrénée de performance.

Encore une fois, en remettant en cause les vaches sacrées, Eric se montre à la pointe de la diététique, malgré les moqueries et les sarcasmes sur le taboulé ou le jambon-fromage… Force est d’admettre que c’est encore lui qui avait raison.

Un autre point important concerne l’hydratation. Très souvent, on voit dans la littérature des recommandations pour veiller à ce que l’osmolarité des boissons absorbées soit ajustée pour être parfaitement absorbée. Mais là encore, c’est une illusion. Ajuster l’osmolarité d’un liquide avant ingestion n’est nécessaire que si celui-ci descend sur un estomac vide. Mais si l’estomac est rempli par un petit sandwich, alors le liquide prendra naturellement l’osmolarité nécessaire pour une absorption optimale. Contrairement à tout ce qui se lit, il est donc parfaitement possible de faire une épreuve telle qu’un Ironman avec simplement de l’eau, ou des boissons très diluées, à condition d’absorber en parallèle des nourritures solides.

De même, l’obsession de vouloir faire boire tout le temps à tout prix les athlètes est tout particulièrement malvenue, voire dangereuse. Pour illustrer le discours dominant, voir par exemple un article consternant sur http://www.sport-passion.fr/sante/hydratation-sport.htm . Les recherches les plus récentes montrent qu’un excès d’hydratation peut être fatal, et qu’une perte de poids de 2% est non pas défavorable, mais favorable à la performance. On a même mesuré des pertes de poids de 6%!

Sur la dangerosité de la sur-hydratation, voir:

http://www.humankinetics.com/excerpts/excerpts/seven-clear-symptoms-of-exercise-associated-hyponatremia

Sur le fait que plus on perd du poids, plus on est performant:

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21160081

Dans cette étude, on constate que les marathoniens qui courent en moins de 3h perdent plus de 3% de leur poids, tandis que ceux qui courent en plus de 4h perdent moins de 2%!

On recommandera en outre la lecture du livre Waterllogged, de Tim Noakes, découvert grâce à FVI70.

http://www.humankinetics.com/products/all-products/waterlogged

Il faut boire assez (pour éviter de dépasser son seuil de tolérance de perte de poids) mais pas trop et pour lui le meilleur moyen d’y arriver est de suivre son instinct de soif. Notre instinct est brouillé par les milliers de messages que notre cerveau reçoit à travers les magazines, les pubs,etc… où il faut à tout prix combler un manque de boisson, de glucose, d’électrolytes, de machins, de trucs et de bidules. Donc après 10 km de course on est pris de panique (même si on a aucun symptôme) et en avant le gavage de Powermachin et de Gatobidule, victime de la si lucrative industrie de l’hydratation.

Et si l’on veut vraiment pousser l’expérience jusqu’au bout, nous recommandons la lecture de:

http://aalkab.wordpress.com/2012/12/26/ne-pas-boire/

On passe par tout un tas d’étapes et de dispositifs plus ou moins compliqués sensés nous faciliter les choses pour finalement revenir à des processus simples et naturels, pour lesquels notre corps est au fond le mieux adapté.

On va inventer tout un tas de choses, pour soi-disant « faciliter la digestion », pour apporter les calories, on va faire des calculs savant pour calculer combien de ml de boisson il faut absorber, on recommande de pas trop boire, puis de se forcer à boire… mais finalement, c’est la soif et la faim qui sont les meilleurs indicateurs, et on en revient à l’état de nature. D’ailleurs, la quantité d’eau nécessaire par heure varie énormément selon l’intensité de l’effort, la chaleur, le profil du parcours… tout calcul serait vain, il y a trop de facteurs à prendre en compte. Simplement écouter sa soif est l’indicateur le plus naturel et finalement le plus juste pour juger du besoin d’hydratation.

Après tout, nous sommes le fruit d’une évolution de plusieurs millions d’années, et seuls ont survécu ceux qui s’hydrataient et s’alimentaient correctement lors des grands efforts d’endurance que les temps anciens exigeaient de nos ancêtres. Avoir une soif adaptée à l’effort était un facteur clé de survie! Il est donc parfaitement logique que les sensations de soif et de faim existent, et soit parfaitement ajustées pour nous permettre d’optimiser nos performance.

En plus, il y a un avantage psychologique évident, qui ne compte pas pour rien dans la performance: quel plaisir d’étancher sa soif ou de calmer sa faim plutôt que de se forcer à ingurgiter quelque chose sans envie!