Fabriquer ses roues

 

Premier rendu du proto "Eric D Wheels"

Premier rendu du proto « Eric D Wheels »

La Parole du Maître

je pense que je fabriquerais bien des roues en carbone a baton. pensez vous quil soit possible d’utiliser la meme roue pour lavant et larierre?
est ce quil serait possible pour reduir l’investissement du moule de mettre une roue arierre a l’avant et donc d’avoir qu’un moule?

 

je vois que sur la mavic cxr 80, ils rajouttent une bande entre le boyeau et la jante pour ameloirer le profil. est ce que si je fais un proffile de jante qui integre cette bande et qui serai donc rigide, il sera possible de monter le boyeau ?

 

les roues a rayon on perd du temps a monter les rayons. alors que 3 batons en carbone , cest pas ca qui coute. si pour 2 roue on a 1200 gramme de composite, ca fais seulement 800 gramme de carbone. alors que pour 2 jantes on aura 800 grammes de composite et donc 600 grammes de carbone. la fibre de carbone est a 25 euros le kilo donc une paire de roue a baton= 25 euros de cabone on es pas a 100 gramme pres.

l’ideal est un seul moule pour la roue avant et arierre , je pense quon doit pouvoir faire un moyeu pour lavant et larriere il faut que les batons soit face moins de 20mm depaisseur et dans ce cas on es pas gener pour metre la cassette.

le soucie est la technologie pour le moulage carbone , avec le prpreg il faut chauffer a 120 degré et le plus embetant ce sont les vessie en silicone ht a fabriquer et il faut du prepreg qui se conserve que un an dans un congelateure. donc je verais plutot des peaux de carbone moulé par infusion sous vide avec un moule en alu usiné dans la masse. puis les 2 peaux recollé sur le moyeu

 

pour ce qui est du respect des cotes, je dessine la roue et le moule est ensuite usiné en aluminium a la commande numerique. Il faut 1 heure pour dessiner la roue. le lendemain j’ai plus qu’a aller chercher le moule usiné au centieme. Le plus dur c’est de choisir un nom pour la société. mais c’est fais.

 

Exégèse

Voilà un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre, et suscité des réactions indignées.

coluccinico

sinon tu peux simuler le.bruit d une lenticulaire.
pour se faire accroche une pince a linge et un petit carton sur un rayon

T.K

un pas de plus dans la mégalomanie délirante , le voilà dans la haute technologie . :sm8:

il a dû rêver cette nuit qu’il était ingénieur dans l’industrie du cycle . :D

je crois que notre ami n’a pas encore réalisé que le parapluie de la roue avant est symétrique à la différence de la roue arrière à cause de la cassette , et qu’il confond encore roue et jante .
qui peut lui venir en aide ? … moi , je renonce . :D

joglu00

voilà donc la nouvelle connerie du we
notre champion fabrique ses roues :sm1:
alors qu’il est pas foutu de regler sa hauteur de selle

 

etc etc

Pourtant, trop souvent, on veut chercher des choses toutes faites dans la vie, au lieu de créer soit même.Il n’y a pas si longtemps, tout windsurfer digne de ce nom shapait lui-même sa planche – c’était l’ère des planches « customs », toujours bien supérieures à ce que l’on pouvait trouver dans le commerce. Fabriquer soit même permet d’avoir un objet parfaitement adapté à son usage, et évite d’avoir à se satisfaire des compromis laborieux auxquels sont contraint les objets produits industriellement en masse. Et les coûts, réduits aux matières premières, allégés de toute composante marketing, publicitaire, R&D, stockage, distribution…. ne sont pas excessifs, si l’on ne comptabilise pas son propre temps.

Si on en a les capacités et si on a le temps, fabriquer soi-même est souvent une excellente idée.Et à une époque où il est de plus en plus vain de trouver dans son travail de la satisfaction dans le résultat matériel de la tâche accomplie, quel plaisir lorsqu’on a soi-même réalisé et conçu un bel objet, utile, tangible et réel!

Si cette l’approche semble donc fondamentalement justifiée et saine, encore faut-il s’assurer de sa faisabilité technique et réglementaire.

Sur le plan technique, une première ébauche de modèle 3D élaborée par EricD (voir image en tête de cet article) montre qu’il y a encore quelques améliorations à faire: création d’une bande de freinage, travail sur l’aérodynamisme, conception de la fixation du moyeu, passage de la valve..

Résoudre ne serait-ce que la question aérodynamique n’est pas simple. Il n’est pas évident que la forme « en goutte d’eau » (profil type NACA) est la plus adaptée. Une roue de vélo n’a pas du tout le même fonctionnement ni la même utilité qu’une pale d’éolienne ou de turbine. En périphérie bien sûr, si le vélo avance à la vitesse V, alors la vitesse relative au vent du rayon (par vent nul) va varier entre 0 et 2V, et la forme en goutte d’eau est sans doute adaptée.Mais plus on se rapproche du centre, plus la vitesse du rayon relativement au vent va avoir tendance à varier entre -V et +V. Autrement dit, pendant la moitié du temps, le rayon bâton va recevoir du vent « de l’arrière », et la forme en goutte d’eau n’est alors plus du tout adaptée. Donc il faut inventer un bâton de profil variable selon la distance au centre. Sans compter que le lieu des points de la section du bâton avec un plan horizontal varie sans cesse en fonction de l’inclinaison du rayon. Et encore tout ça sans tenir compte de l’influence de la jante et de la direction du vent. Donc oui, d’un point de vue aérodynamique, sans moyen de calcul et de simulation lourds (CFD, soufflerie), le mieux est de partir d’une roue existante, et tant que le modèle n’est pas commercialisé, il n’y aura pas de problème de plagiat ou contrefaçon. C’est toute la sagesse de la Parole du Maître:

pour pas perdre de temps, il faut copier la forme dune roue existente. au debut quand je fabriquait des bateaux d’aviron je m’amusais a dessiner les coques, comme yavait pas de logiciel, je m’amusais a en faire, apres j’ai compris, j’ai fabriqué un grand pied a coulisse et j’allais discretement prendre les cotes sur les bateaux de la concurence dans le garage a bateau.
donc il faut partir d’une roue existante et la copié , puis suprimé les trucs qui sont pas necessaire.le souci c’est que ya pas de corima 3 baton d’ocas sur troc velo

 

je vais aller roder du cote de longchamp avec mon pied a coulisse,voir si je vois pas quelque roue a baton qui traine

Le problème de la conception et du design aérodynamique ainsi réglé, plusieurs points restent à régler au stade de la production:

  • parfait respect de la circonférence, puisque quelques millimètres en plus ou en moins peuvent faire la différence entre un boyau qui ne tient pas et un boyau impossible à positionner sur la jante
  • la roue doit être parfaitement plane (non vrillée)
  • les flancs sur la bande de freinage doivent être parfaitement plans et parallèles
  • les masses doivent être parfaitement équilibrées pour éviter le balourd
  • la circonférence doit être parfaitement circulaire pour éviter les sauts
  • l’axe doit être parfaitement orthogonal au plan de la roue
  • la sécurité est impérative: capacité de résister aux chocs, à la torsion, à la flexion

Cependant, ces points ne sont pas bloquants. Eric D nous a montré qu’il ne faut pas sous-estimer ses capacités en matière de conception et de réalisation de dispositifs sophistiqués en matériaux composites, carbone, Kevlar et autres… Par ailleurs, il nous assure qu’il a moyen de faire usines les moules en aluminium par une machine à commande numérique, et ce avec une tolérance inférieure à 10 micromètres. Ceci semble largement suffisant pour réaliser des roues performantes et sûres.

Par ailleurs, malgré ses nombreux détracteurs qui affirmaient haut et fort qu’il existait une forte différence entre roue à bâton avant et arrière, une analyse attentive de modèles existant sur le marché a révélé que les parties carbone de certaines de ces roues étaient strictement identiques entre l’avant et l’arrière, ce qui confirme l’hypothèse d’Eric: un seul moule est nécessaire pour fabriquer la roue avant et la roue arrière, d’où une économie substantielle dans les moyens à mettre en oeuvre.

Sur le plan réglementaire, différentes objections ont été faites: nécessité d’obtenir un agrément pour avoir l’autorisation de rouler, risque d’enfreindre la propriété intellectuelle de fabricants si l’on procédait par imitation de roues existantes plutôt qu’une conception en partant d’une feuille blanche.

Heureusement, ces objections ont pu être rejetées. Il a été démontré que la protection des brevets ne concernait que les objets conçus à des fins commerciales, et non pour des besoins privés.A ce sujet, on pourra utilement consulter l’Ordonnance n°2001-670 du 25 juillet 2001 (Article L513-6): Les droits conférés par l’enregistrement d’un dessin ou modèle ne s’exercent pas à l’égard d’actes accomplis à titre privé et à des fins non commerciales.

De même, l’agrément (NF EN 14781) est nécessaire pour les vélos vendus, et non ceux que l’on fabrique soit-même pour son besoin propre: http://www.velofcourse.fr/velo-materiel/velo-norme-homologation-securite-uci-afnor/.

Au total, aucun obstacle juridique ne semble donc s’opposer à la fabrication de roues pour son usage propre. Reste bien sûr à s’assurer du respect de la réglementation sportive, mais celle-ci est notablement plus permissive que la réglementation UCI, qui fait foi en matière de cyclisme.

Bonne chance à Eric D donc dans son entreprise, et une fois encore, inspirons-nous de son exemple pour trouver satisfaction dans l’amour du travail bien fait et la recherche de l’excellence pour construire le succès de nos mains.

 

 

2 réflexions sur « Fabriquer ses roues »

  1. La conception d’un longboard adaptable pour la petite et moyenne houle nécessite copie, inventivité, patience et travail des mains.

    Eric, mon héros.

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